Il y a un mois, le Président Trump a signé la loi FOSTA/SESTA qui cible entre autres les sites internet hébergeant des annonces de prostitution.

la journaliste Mélodie Nelson explique : « Craigslist a retiré la section de rencontres personnelles de son site. VerifyHim, un site de vérification pour les travailleuses du sexe soucieuses de leur sécurité, a partiellement fermé. Microsoft a averti que le langage offensant et le contenu inapproprié seraient bannis de Skype, un outil de communication parfois utilisé par les travailleuses du sexe pour des séances de conversation sexy. Backpage, un site d’annonces utilisé par des escorts du monde entier, a été fermé et saisi par le FBI, poursuivi non pas pour trafic sexuel, mais pour avoir facilité la prostitution et pour blanchiment d’argent. »

Le travail du sexe est un sujet qui déchaine souvent les passions. Mais de qui parle-t-on quand on parle de travailleur·se·s du sexe ?

Selon l’anthropologue Paola Tabet, « prostituée » ou « putain » sont des mots qui n’ont pas toujours désigné des femmes opérant des relations sexuelles tarifées : ces mots portent un jugement moral qui a par contre toujours désigné des femmes que l’on considère comme ayant peu de valeur.

Aujourd’hui il existe deux réalités :

  • les esclaves sexuelles qui sont des personnes effectuant du travail sexuel forcé (donc du viol) pour le compte d’un réseau de prostitution. Selon la sociologue Françoise Gil, ces réseaux sont minoritaires et doivent être combattus par l’OCRETH (Office Central de Répression contre la Traite des Êtres Humains)
  • les travailleur·se·s du sexe qui sont des personnes effectuant des échanges économico-sexuels (camgirl, films porno, escort, domina etc.) pour leur propre compte ou en tant que salarié·e·s. La législation répressive les cible généralement soit pour rendre leurs activités plus compliquées soit pour les invisibiliser.

Certaines personnes veulent faire rentrer ces deux cas de figure dans la même réalité afin de légitimer les attaques légales permanentes contre les travailleur·se·s du sexe qui les empêchent alors de s’entraider en partageant un lieu de travail, de louer un logement pour leurs activités, ou d’utiliser des sites internet ou des logiciels bancaires pour gagner de l’argent.

Un travail, ce n’est pas forcément quelque chose de merveilleux, d’épanouissant ou le fruit d’un rêve de petite fille (cette vision du travail est très libérale). Un travail c’est une activité productive de richesse qui permet au mieux de l’émancipation, au pire de la survie.

Tant que l’on continuera de considérer qu’il y a d’un côté le travail légitime moralement et de l’autre le travail du sexe qui salirait la société, on empêchera les travailleur·se·s de s’organiser collectivement pour obtenir des droits sociaux.

Écoutons les concerné·e·s.

Sources images :

  • INA.FR
  • W9
  • LDC
  • Le Monde
  • Youtube
  • France 2

Sources son :

  • Morgane Merteuil pour Lundi.am
  • Thierry Schaffauser
  • Olly Plum
  • Rokhaya Diallo

Sources infos :

  • Vice
  • Paola Tabet
  • Françoise Gil
  • Strass

Crédits : Faust (réalisation et montage)

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